Voilà : ce devait être là, hier - c'était la première de Saccage, et c'était parti pour six semaines de représentations à la Manufacture des Abbesses...
Nous étions heureux, fiers et tremblants de porter ce spectacle qui parle de ces lieux du monde où s'expérimentent des formes de vie alternatives - de toutes ces enclaves où l'on savait déjà, depuis longtemps, que le capitalisme nous emmène dans le mur. De ces lieux où l'on invente un autre chemin, à tâtons et sans garde-fou. Si le spectacle s'appelle Saccage, c'est parce que toutes ces enclaves finissent trop souvent broyées sous les pelleteuses du pouvoir, qui ne se contente pas d'emmener les foules à l'abattoir, mais qui veut encore que surtout nul ne lui échappe, afin de pouvoir continuer à prétendre "qu'il n'y a pas d'alternative". Il y en avait pourtant. Il y en a. Il y en aura.
On espère que le théâtre sortira vivant de cette tragédie, et qu'il se trouvera, à la fin, encore quelques âmes éveillées pour vouloir se confiner dans des salles de spectacle où des acteurs en chair et en os portent ensemble une aventure vraiment vivante.
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